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BRASSIÈRE [bʀasjɛʀ]
n. f.

  

Fam.Sous-vêtement féminin destiné à soutenir ou à mettre en valeur la poitrine.

Une vieille brassière. Porter une brassière. Mettre, enlever sa brassière. Acheter une nouvelle brassière. Changer de brassière.

Être en brassière : ne porter qu’un soutien-gorge sur le haut de son corps.

Rem.1. L’emploi de brassière au sens de « soutien-gorge » a été critiqué en tant qu’anglicisme, notamment dans Colpron1 45 et dans OLF-Hab (voir aussi Histoire). Brassière est nettement concurrencé de nos jours par soutien-gorge, mot usuel en France (voir PoirLex 56) qui domine largement dans la langue du commerce. 2. Le mot est connu en France, mais dans d’autres acceptions (voir Histoire).

Les brassières ont plus d’importance que jamais. Les Basques, par exemple, demandent un vêtement ajusté dessous et une brassière Warner supplé [sic] admirablement au corset Warner. 1914, La Patrie, Montréal, 15 septembre, p. 7 (annonce).

Le corset n’est pas la seule chose à considérer pour modeler votre taille. La brassière donne cette belle apparence que toutes les femmes désirent et qu’on ne peut obtenir qu’en portant une brassière. Ces séries spéciales qui viennent d’arriver comprennent des modèles bandeaux longs; quelques-unes sont unies, d’autres garnies de dentelle épaisse. 1920, La Presse, 2 mars, p. 8 (annonce).

La première journée, tout se passe bien […] jusqu’à l’heure du coucher. C’est ici que ça devient compliqué; je dois apprendre la cérémonie du déshabillage [au couvent]. […] Le rituel du déshabillage consiste d’abord à enlever sa robe de couvent, puis à mettre sa jaquette […] sous laquelle, nous devons enlever nos sous-vêtements : jupon, brassière, cache-corset, jarretelles, bas, et enfin, avec beaucoup de pudeur, enlever nos culottes… 1981, S. Monet-Chartrand, Ma vie comme rivière, t. 1, p. 72.

Depuis qu’les filles portent pu d’brassières [/] Le paysage est ben plus l’fun qu’avant [/] C’est p’t’êt’ moins bon pour les affaires (au Bon Marché) [/] Mais pour les yeux j’vous jure qu’c’est différent […] C’est la Nature qui revient au galop [/] Depuis qu’les filles portent pu d’brassières [/] Les T-shirts sont plus beaux[.] 1983, Pl. Latraverse, Cris et écrits (dits et inédits), p. 84. 

Avoir des seins à 10 ans […], c’était bien la dernière chose que souhaitaient les pré-ados! Parce que dès qu’un petit bourgeon se dessinait, les gars perdaient complètement la boule. Ils taquinaient leurs pauvres victimes, s’évertuaient à les faire rougir devant tout le monde, s’acharnaient à faire claquer leurs bretelles de brassière au moment où elles s’y attendaient le moins. Très drôle, les gars, vraiment très drôle… 2000, J. Lemieux, Le Soleil, 3 octobre, p. A5.

C’est bien que trop vrai, c’est à ma première brassière que papa a arrêté de me prendre sur ses genoux, de m’embrasser. De quoi il avait peur? De lui! 2007, J. Bertrand, Le bien des miens, p. 99.

Qu’on se comprenne bien, il se peut que la personne qui t’envoie des textos depuis un bout de temps soit réellement un adolescent, mais il y a aussi des chances pour que ce soit un pervers dans la quarantaine qui t’écrit du fin fond de son sous-sol pour t’enfirouaper. Méfie-toi, donc. Méfie-toi beaucoup. Et, si tu as le moindre doute ou si, par malheur, tu lui as déjà envoyé une photo de toi en brassière, de grâce, avertis tes parents. 2014, Madame Chose, La Presse+ (site Web), Montréal, section Pause week‑end, 6 décembre, écran 8.

Vous me direz que je suis envieuse, mais pas du tout! Juste un petit peu, surtout avec les filles qui n’ont pas besoin de se maquiller pour être belles, qui ont trente ans, qui ont un poids idéal, qui portent une robe d’été pas de brassière, qui ont un beau chum et des amis comme dans les calendriers. 2017, L. Dion, Humeurs d’une femme mûre et divertissante, p. 16.

Vous venez d’apercevoir une magnifique robe à dos ouvert ou haut à épaules dénudées dans une boutique, mais vous hésitez à l’acheter puisque le même problème récurrent se pose devant vous : quoi faire avec la situation du soutien-gorge? Avec ou sans brassière? Et si on en porte une, quel modèle choisir pour ne pas qu’elle paraisse? Est-ce que votre poitrine aura tout le support nécessaire? 2023, M.-È. Laforte, Noovo moi (site Web), style et maison, beauté, 27 juin.

Brassière de sport : soutien-gorge qui offre plus de soutien pour protéger la poitrine et le dos pendant la réalisation d’activités sportives.

À la fois fonctionnelle pour les activités sportives que confortable à porter comme tenue pour les loisirs citadins, l’allure « activewear » se distingue par ses détails empruntés aux tenues de compétitions : bandes réfléchissantes, double rayure sur la manche, pantalon coulissé à la taille, pull à poche kangourou, capuchon, camisole à encolure en T, brassière de sport, jupette de tennis et survêtement en nylon. 1999, S. Corriveau, Le Soleil, Québec, 1er juin, p. C1.

Des nouveautés tel un maillot ultra-léger conçu avec un tissu respirant, délicat et plus ventilé, […] ainsi qu’un cuissard novateur […] seront disponibles dès avril. De plus, parmi les nouveautés, soulignons une brassière de sport et une camisole d’entraînement qui viendront compléter les garde-robes des femmes actives. 2018, Le Progrès, Saguenay, 14 avril, p. C42.

Il y a quelque temps, je suis allée chanter une chanson avec Les Cowboys fringants au Centre Bell, juste après mon spectacle à Brossard. Pendant que je sautais partout sur la scène, habillée d’un pantalon de jogging trop grand et d’une brassière de sport, les gens dans la foule criaient et chantaient. Les fans des Cowboys, ce sont les meilleurs. Les Cowboys, ce sont les meilleurs. 2023, M. Mazza, La Presse (site Web), Montréal, 5 février.

Histoire

Depuis 1914. Ce mot s’est sans doute implanté au Québec par l’intermédiaire de l’anglais américain brassiere (ou brassière; v. OED-Suppl 1972, Webster 1976‑1993), apparu au début du XXe s. au sens de « soutien-gorge ». Brassière a été relevé comme anglicisme et critiqué par certains linguistes et observateurs de la langue (v. Bélisle1‑3, Colpron1‑2, LaurAngl, PoirLex, SandhuAngl). La forme anglaise brassiere est un emprunt à la langue française, dans laquelle brassière est attesté depuis le XIVe s. au sens de « camisole ou chemise de nuit ajustée, à manches » (v. FEW brachium 1, 486b, et TLF; v. aussi Robert 1985‑2001, qui considère cet emploi comme ancien, et TLF, qui l’enregistre avec la marque « vieilli »). Le sens de « soutien-gorge » qu’on relève en anglais est une extension de ce sens ayant eu cours en français (v. CajAngl 145). De nos jours, brassière s’applique plutôt, en France, aux chemises que portent les bébés et qui se ferment dans le dos; depuis quelques années, le mot sert aussi à désigner certains types de vêtements féminins ajustés couvrant le haut du corps et s’enfilant par la tête (v. PLar 2018). Brassière de sport, depuis 1999, sans doute sous l’influence de sports bra, attesté en anglais depuis 1936 (v. OED (en ligne) 2023‑11, s.v. sports bra) ou de sport bra, attesté en anglais depuis 1945 (ibid., s.v. sport bra).

Nouvelle entrée de la deuxième édition

Dernière révision : décembre 2023
Trésor de la langue française au Québec. (2023). Brassière. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 3 octobre 2024.
https://www.dhfq.org/article/brassiere