Recherche avancée

BOUILLEUSE [bujøz]
n. f.

  

(Surtout ancienn.). Grand récipient, placé sur un foyer, dans lequel on fait bouillir l’eau d’érable.

2011, E. Huybrechts, Bouilleuse [photo], CC BY 2.0, Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cabane_%C3%A0_sucre_Dupuis_(5633487872).jpg

  bouilloire (sens I.3); panne (sens 2).

 Cour.Syn. d’évaporateur.

Bouilleuse à ou au bois, à l’huile, électrique. Une bouilleuse avec dôme.

  évaporateur.

Une terre à vendre, une lieue de longueur, trois arpents de largeur, avec une sucrerie à un arpent de la maison, un mille érable [sic], le tout bien gréé : chaudières et bouilleuses […]. 1913, Le Soleil, Québec, 24 mars, p. 9 (annonce).

Quand l’eau d’érable a assez réduit, dans la première bouilleuse […], on la change de panne pour que le réduit devienne du sirop. En continuant à bouillir à petit feu dans la deuxième bouilleuse […], le sirop s’épaissit pour tourner en tire. 1953, L. de Montigny, L’épi rouge, p. 244.

Ils m’ont dit : « Qu’est-ce que vous avez en haut, là? » « Bien, j’ai dit, c’est une sucrerie. » J’avais 930 érables. Eux autres, ils avaient jamais vu d’autre chose que des casseroles; puis des bouilleuses, ils connaissaient pas ça, eux autres. 1974, Château-Richer (Montmorency), AFEUL, R. Pouliot 71 (âge de l’informateur : n. d.).

Il était dû pour coucher à la cabane [à sucre]. Il fallait bien, pour faire bouillir. Rien que des petites pans, ça fournissait pas, c’était pas comme une bouilleuse. Aujourd’hui, les bouilleuses […], ça bouille [= bout] à plein. 1974, Saint-Joseph (Beauce), AFEUL, P. Jacob 23 (âge de l’informateur : 75 ans).

À vendre [/] Équipement de sucrerie complet; bouilleuse 4 x 12 « technique », 1900 chaudières aluminium et chalumeaux. 1978, Le Guide, Sainte‑Marie (Beauce), 15 février, p. 6A.

Ce travail saisonnier a inspiré des illustrateurs parmi nos meilleurs tels Edmond J. Massicotte, Henri Julien et le grand peintre Cornélius Krieghoff. Tous trois ont situé la scène suivante : en forêt, on a installé une cabane rudimentaire. Un, deux ou trois chaudrons ont été suspendus à une brimbale de bois et des « bouilleuses », grandes casseroles posées sur le feu, feront le travail, ce qui permettra à nos hommes de tirer une bonne pipée. 1986, Le Soleil, Québec, 30 mars, p. A5.

Une bouilleuse : c’est un grand poêle utilisant l’huile, le gaz, la granule ou le bois comme combustible, de grande dimension (la mienne mesure 1,5 pieds [sic] de large par 8 pieds de longueur : c’est une très petite). Vous aurez également recours à une panne en acier inoxydable que vous déposerez sur toute la surface de votre bouilleuse et dans laquelle vous faites bouillir l’eau d’érable. 2011, Le collectif, Sherbrooke, vol. 34, no 13, p. 9.

Un grand nombre d’acériculteurs ont allumé leur bouilleuse autour du 10 mars. Le week‑end de Pâques (25 au 27 mars) a amené une grosse production en raison du beau temps. Par la suite, la production a arrêté deux fois en avril en raison d’un temps plus froid […]. 2016, L’Éclaireur Progrès (site Web), Saint‑Georges, 25 avril.

Très belle érablière de 400 érables située en bordure d’un chemin public. Cabane à sucre 2013 de construction haut de gamme subdivisée en 3 sections : entreposage pour le bois, évaporateur (bouilleuse) avec équipement complet […]. 2020, Le journal de Lévis, 17 mars, p. 50 (annonce).

Histoire

Depuis 1913. Peut-être à mettre en relation avec le terme bouilleur, qui a connu les mêmes emplois au Québec depuis la fin du XIXe siècle. Cependant, bouilleuse est attesté à plusieurs reprises en France, notamment pour parler d’un récipient dans lequel on fait chauffer qqch., notamment d’une machine à laver, comme dans l’extrait suivant : Octobre est le mois de la grande lessive, la buée. […] Le linge est entassé dans la lessiveuse – on dit « bouilleuse » – que l’on met dans la brouette ou la hotte pour aller au lavoir, ouvert, à l’air libre (L’Est Républicain, Nancy, 3 octobre 2018, p. 11). Voir aussi deux autres occurrences de cet emploi relevées dans la base de données Eureka : le linge qui trempait dans une bouilleuse (Sud Ouest, Bordeaux, 21 octobre 1958, p. 11); le couvercle d’une ‘bouilleuse’ (l’ancêtre de la machine à laver, ndlr) (AFP Infos Françaises, 22 janvier 2016). Il s’agit sans doute de créations locales spontanées à partir du verbe bouillir; le suffixe féminin ‑euse est usuel en français dans la formation de mots désignant un appareil ou une machine (écrémeuse, essoreuse, laveuse, lessiveuse, lieuse, moissonneuse, trayeuse, etc., v. TLF, s.v. ‑eur2 / ‑euse, sens I.B.2a).

Nouvelle entrée de la deuxième édition

Dernière révision : octobre 2022
Trésor de la langue française au Québec. (2022). Bouilleuse. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 1 novembre 2024.
https://www.dhfq.org/article/bouilleuse