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BOBER [bɔbe]
v. tr.

Rem.

Variante graphique : bobber.

  

VieilliCouper court (la queue du cheval).

Bober un cheval.

Rem.Relevé au début des années 1970 dans une quinzaine de localités situées dans la moitié ouest du Québec ainsi qu’à Petit-Saguenay (Chicoutimi) et Saint-Fidèle (Charlevoix) (voir PPQ 395A).

 VieilliTailler d’égale longueur (les cheveux d’une femme), à la hauteur des lobes des oreilles.

Se faire bober les cheveux.

 Bobé, bobée adj.

Cheveux bobés. Chevelure bobbée.

Rem.Attesté également en Acadie (voir Poirier, s.v. : « Bober les cheveux, les couper court, ainsi que femmes et filles le font, aujourd’hui »). Relevé encore dans Blanch7 (1940). 

Comment ne pas saluer cordialement le médicus, d’ailleurs charmant, après qu’il a servi une messe ou deux avec le vieux juge? Comment tenir rigueur à de minces jeunes Yankees aux cheveux « bobbés », quand elles ont pieusement communié plusieurs fois dans la semaine? 1922, E. Bilodeau. Pèlerins de Rome, p. 33.

Jusqu’à ces derniers temps, les chevelures en balai n’étaient pas portées chez nous. À vrai dire, on n’en voyait guère hors des orphelinats et des hospices d’aliénées. Aujourd’hui, elles règnent jusque dans les milieux les plus huppés. Mais elles s’appellent autrement : cheveux à la Jeanne d’Arc, cheveux bobés (l’horrible anglicisme!), que saisje? 1925, L.‑Ph. Geoffrion, Zigzags autour de nos parlers, 2e série, p. 209‑210.

La femme contemporaine porte ses jupes courtes et montre plus de jambes qu’un grand garçonnet; elle se bobbe les cheveux ou les porte carrément à la garçonne; elle s’aplatit la poitrine et parfois porte le costume masculin. Dès lors, si elle s’efforce tant de ressembler à l’homme, n’est-il pas logique qu’elle l’imite jusqu’au bout : en fumant? 1927, G. Comte, Le Canada, Montréal, 22 septembre, p. 5.

On bobait les chevaux de voiture dans la première moitié du XXe siècle. 1999, G. Dulong, Dictionnaire des canadianismes, 2e éd., p. 58.

Histoire

Depuis 1970 en parlant de la queue du cheval (Notre-Dame-de-Ham (Wolfe); v. PPQ 395A); depuis 1922 en parlant des cheveux d’une femme. Emprunt de l’anglais to bob, qui connaît ces deux acceptions. (v. OED, s.v. bob v5, sens 1 : « To dock, cut short (a horse’s tail, etc.) »; sens 2 : « To cut (the hair of a woman or girl) short and even all round) »; v. aussi Webster 1986, s.v. 6bob, sens 1 et 2; Mathews, s.v. bob v2; Craigie, s.v. bob v2). Bober « couper court (la queue du cheval) » pourrait être à l’origine de l’expression passer au bob (v. bob2).

Nouvelle entrée de la deuxième édition

Dernière révision : février 2021
Trésor de la langue française au Québec. (2021). Bober. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 17 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/bober