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BINE [bin]
n. f.

Rem.

Variantes graphiques binnebean.

  

Très fam.Coup donné sur le bras, sur la cuisse de qqn avec l’articulation des doigts.

Donner une bine sur l’épaule de qqn.

 (Plus rarement). Coup donné avec le genou, ou avec un objet.

– Le père : [...] Tu vois le p’tit Pee-Wee là-bas mon Gérard, bon ben fonce dedans pi shoot la puck dans l’net. (Gérard déjoue difficilement le Pee-Wee qui lui assène un coup de hockey, ses parents crient pour l’encourager.) [...] – Gérard : Aie! P’a as-tu vu, y m’a donné une been [sic]? 1974, A. Simard, La soirée du fockey, p. 53.

[...] on avait alors le droit de lui « faire une bine » sur l’épaule : on y traçait une croix, on donnait un coup de poing, puis on « effaçait » en frottant. [...] Si d’autre part, on oubliait de faire la croix avant de faire la bine, on recevait cinq bines de son adversaire. 1982, S. Lavoie et Y. Morin, Jeux d’hier, jeux d’aujourd’hui, p. 162.

La rue Gilford était pleine d’écoliers bruyants de tous âges, des plus petits de première année [...] aux boutonneux de neuvième, les « grands », qui d’habitude terrorisaient les autres parce qu’ils étaient les plus vieux, les plus forts, les plus savants mais qui, en ce matin si important, se contentaient de faire du vacarme sans menacer qui que ce soit d’une binne sur l’épaule ou d’une claque derrière la tête. 1989, M. Tremblay, Le premier quartier de la lune, p. 24.

Fig., vieilliPrendre une bine : éprouver une déception, être attrapé.

Rem.Attesté seulement dans des glossaires (p. ex. dans GPFC).

 (Hapax). Biner v. tr. Donner une bine (à qqn).

 v. intr. Fig., vieux Éprouver du dépit, enrager. (Voir p. ex. Viger 141 et GPFC).

Histoire

Depuis 1974. Découle probablement de l’anglais nord-américain to bean « to strike or hit (someone) on the head » (relevé depuis 1910, v. Mathews ‘slang’; v. aussi OED-Suppl 1972 ‘id.’, Webster 1986 s.v. bean2), d’où le verbe biner « donner une bine (à qqn) ». Pour prendre une bine, cp. l’anglais to get beans « to be chastised » (v. PartrSlang5, s.v. beans, give). Biner « éprouver du dépit », attesté dès 1810 (Viger), pourrait avoir une origine différente.

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Bine2. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 29 mars 2024.
https://www.dhfq.org/article/bine-0