Recherche avancée

BIDOU [bidu]
n. m.

Rem.

Variantes graphiques : (au pluriel) bidous; (probabl. sous l'influence de bijouxbidoux.

  

(Au pluriel). Plais.fam.Des bidous : de l’argent, beaucoup d’argent. Faire des bidous : s’enrichir, gagner beaucoup d’argent. Avoir des bidous : être riche. Ça prend, ça coûte des bidous : ça coûte cher. (Au sing.). RareDu bidou.

 cent (sens II.4); coppe (sens I.4); token (sens 1, par ext.).

 Billet de banque (en partic., dollar); valeur de ce billet. 

De gros, de beaux bidous. Dans les vingt bidous. Sortir ses bidous.

La lutte municipale touche à sa fin. Les candidats qui seront battus devront se demander s’ils ont choisi de bons agents, des hommes énergiques, larges d’idées et de bidous pour les représenter auprès du public. 1904, L’Action, Montréal, 31 janvier, p. 4.

A s’appelait Scholastique. A l’était aussi longue, aussi maigre, aussi efflanquée que son nom. Scholastique, vieille demoiselle malcommode, qui avait des bidoux de cachés dans ses piles de draps. A passait pour être en moyens. Pour dire le vrai, a l’était riche. 1953, Cl.-H. Grignon, « Le père Bougonneux », dans Le Bulletin des agriculteurs, août, p. 70.

Si je suis ici, c’est pour gagner ma vie. L’université, ça coûte des bidous, oublie pas ça. 1958, G. Bessette, La bagarre, p. 46-47.

Mais aujourd’hui, vous me voyez, je suis père de seize enfants, moi, qui viens d’avoir tout juste quarante-huit ans. Comme c’est tous des filles que j’ai, ça me coûte cher en bidous. Pour leur donner tout ce qui leur faut, je m’arrache la laine sus le dos. 1971, East Broughton (Appalaches), AFEUL, M. Gagné 53 (chanson) (âge de l’informateur : n. d.).

Comment peut-on rentabiliser une salle de spectacle dans un contexte de récession qui n’en finit plus de s’étirer? Pourquoi investir près de 14 millions de bidous dans un vaste complexe du divertissement... à Québec? 1992, La Presse, Montréal, 21 novembre, p. E1.

Vous souhaitez assister au match des étoiles de la LNH, au Forum, le 6 février prochain? Eh bien, préparez-vous à sortir du bidou! Le prix d’un billet, toutes taxes incluses, est de 111.28 $. 1993, La Presse, Montréal, 21 janvier, p. 2 (cahier des sports).

Par ext., Acadie Petit bourgeois.

[...] lés bancs d’en avant étions pour lés Sœurs, [...] pis tout lés gens du Village-de-l’Église et lés gros bidoux; ceuses-là avions lés meilleures rangées de bancs à l’église. 1974, (R. Brun, La Mariecomo, p. 48).

Histoire

Depuis 1904. Mot sans doute hérité de France mais dont l’origine est obscure. À rapprocher de bidouches n. m. pl. « sous, argent », relevé de nos jours en Wallonie (v. FrancBast : I nn-ont ramassé dès bidouches!), et de bidoche « pièce d’un centime » ou « bourse (spécial. bourse fixée à la ceinture du pantalon) », qu’on relève dans les dictionnaires d’argot français (v. LaRueArg et EsnArg). Ces mots sont peut-être à mettre en rapport avec bidet « petite pièce de monnaie », relevé chez un auteur français au début du XVIIe s. : [...] comme aussi ayans les ecus d’Espagne esté reduicts à une plus petite forme que les escus de France, ont pris le nom de Pistolet, et les plus petits Pistolets, Bidets : comme l’on appelle aussi les plus petits chevaux (cité par Huguet).

Version du DHFQ 1998
Pour poursuivre votre exploration du mot bidou, consultez notre rubrique Les fins mots de l'histoire.
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Bidou. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 17 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/bidou