BARDASSEUX, BARDASSEUSE [baʀdasø, baʀdasøz]
adj. et n.
Variantes graphiques : (d’après des variantes de prononciation) berdasseux, beurdasseux, bordasseux.
Péjor., fam.Qui s’occupe à des riens, perd son temps.
Acadie, péjor. Dépensier, gaspilleur. (PoirierG, s.v. beurdasseux; BoudrAcad, s.v. bardasseux).
VieilliQui est travailleur, n’est pas rebuté par le travail manuel (en particulier l’entretien ménager); homme à tout faire.
Malheureusement des bardasseuses comme ma défunte il ne s’en fait plus au jour d’aujourd’hui; c’est pourquoi on voit tant de poussière et de traîneries un peu partout. 1913, La Presse, Montréal, 17 mai, p. 8 (chron. humor.).
– Isidore : Tu parles aussi vite que si t’avais des ailes, Cou Croche. – Cou Croche : Vous comprenez, j’aime pas à m’amusailler d’un bord pis de l’autre. J’agis. Ce qui fait le malheur du monde d’aujourd’hui, c’est parce qu’ils rêvent tout le temps. L’avenir est aux bardasseux. 1939, Cl.-H. Grignon, Le déserteur, 6 avril, p. 6 (radio).
Fam.Qui s’exécute bruyamment.
C’est un bardasseux. Un maudit bardasseux.
(D’une machine, d’une mécanique). Qui fait beaucoup de bruit en fonctionnant.
– Tit-Bé : Arrête ton métier une minute, Maria... – Maria : Qu’est-ce qu’il y a? – Tit-Bé : J’voulais te parler. Avec ce bardas-là, c’est pas facile... – Maria : C’est vrai qu’il est bardasseux, le métier. C’est pas neuf, tu comprends. Il existait dans le jeune temps de sa mère... 1954, Y. Thériault, Maria Chapdelaine, 17 février, p. 7 (radio).
VieilliChicanier; qui est prompt à la colère (au point d’en venir aux coups).
(En parlant de qqch.). Qui secoue, qui provoque des secousses.
Un chemin bardasseux.
Y a d’autres familles qui m’ont frappé étant jeune, comme dans la famille... dans les Bouchard, des gens durs un peu, berdasseux. 1961, île aux Coudres (Charlevoix-Ouest), AFEUL, P. Perrault 437.
Histoire
De bardasser.
1Depuis 1894 (Clapin, s.v. berdasseux). Probablement hérité des parlers de France; cp. berdacheu « celui qui n’est pas assidu à la besogne » en wallon (v. FEW brittus 1, 541b), be(u)rdassou « qui s’occupe à des riens et ne fait aucun travail sérieux » en poitevin (v. PignPoit 217 et MinVienne2). 2Depuis 1894 (Clapin). 3Depuis 1894 (Clapin). Sans doute hérité des parlers de France; cp., en wallon, bardaheu « celui qui a l’habitude de faire du tapage » (v. PohlBelg, s.v. bardacheur) ainsi que, dans le Maine, berdanson « tapageur » (v. FEW id., 541a). 4Depuis 1914 (Blanch1, s.v. berdasseux). Cp., dans le Maine, la variante berdansou « qui secoue » (v. FEW id.). Cp. aussi bardassier (sens 3, sous Hist.).