BANIQUE [banik]
n. f.
1. Attesté parfois au masculin. 2. Variantes graphiques : bannique, banik.
Sorte de pain épais, à pâte dense, considéré comme typique des Autochtones, qui en font une grande consommation, et que les chasseurs, les bûcherons, etc. préparent en forêt en le faisant cuire à la poêle sur un feu de bois, ou sous les braises.
2018, Wylan Ottawa, Cuisson de pain (« banique ») [photo], CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cuisson_banique.jpgS’il [le Cri] sait faire bombance dans la prospérité, il se soumet volontiers, quand il le faut, à un régime spartiate qui, d’ailleurs, est généralement le sien. Rien de plus sommaire que son menu quotidien. Aux jours d’abondance, il se compose de thé, de sucre, de viande ou poisson, puis d’une sorte de galette appelée « bannique », faite de farine détrempée d’eau, non levée, dure, insipide, à peine digestible pour les estomacs même les plus robustes. 1940, La Presse, Montréal, 9 mars, p. 61.
Abandonné à lui-même, aucun effort ne lui coûtait, aucune privation. Il mangeait du pain rassis ou de la banique, du lard, du fromage dur, buvait du thé bouilli et rebouilli, dans une chaudière de graisse rouillée. 1951, H. Bernard, Les jours sont longs, p. 46.
Ils se nourrissaient de caribou, pis le poisson dans les lacs […]. Ils [des Innus] séchaient le caribou, pis ils faisaient une banique, pis ils partaient avec la balance. 1959, Sept-Îles (Sept-Rivières), AFEUL, G. Landry 37 (âge de l’informateur : 76 ans).
Et elle me tend de la bonne bannique tiède, la meilleure que j’aie goûtée. (Cette pâte faite de farine, de poudre à pâte, de sel et d’eau, frite dans un poêlon, est aux Amérindiens ce que la soupe est aux Québécois.) 1977, L’Actualité, septembre, p. 54.
Quand nous avons rencontré ces gens, ils nous ont donné du bouillon car nous étions devenus trop faibles pour manger, puis ils nous ont donné de petits morceaux de banique et c’est comme ça qu’ils nous ont sauvés. C’était normal... Les Innus ont toujours fait ça. 1993, Fr. Ouellette, Le Grand Blanc, p. 489-490.
(Variante). RareBannock.
Elle s’astreignit plutôt sans relâche à coudre, à ramasser des brindilles, enfin à préparer une pâte à bannock qu’elle mit à cuire sur la surface d’une roche chauffée d’avance. Le dur pain sans levain commença à répandre une bonne odeur. 1970, G. Roy, La rivière sans repos, p. 210.
Histoire
Depuis 1940. De l’anglais bannock (v. OED), mot particulièrement bien implanté en Nouvelle-Angleterre et qui s’est répandu dans la langue des coureurs de bois et des travailleurs en forêt (v. DARE « a thin bread, usu[ally] made from cornmeal and cooked on a griddle »; v. aussi Webster 1986). DictCan signale une variante orthographique bannik qui rend compte de la prononciation –[nɪk], courante en anglais.