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BAD LUCK ou  BADLOQUE [badlɔk]
n. f.

Rem.

Variantes graphiques : bad-luckbadluck.

  

Très fam.Malchance, mauvaise fortune.

Avoir de la bad luck. Avoir la bad luck avec soi. Être dans la bad luck. C’est de la bad luck. Avoir la bad luck de (suivi d’un verbe à l’inf.).

 Manifestation particulière de cette malchance; malheur, épreuve.

Avoir une bad luck, avoir toutes les bad lucks imaginables. C’est une bad luck. Il m’est arrivé une grosse bad luck. Tu parles d’une bad luck!

Être chanceux dans sa bad luck : se tirer d’un malheur, d’une épreuve, sans trop de dégâts.

Rem.On dit plus souvent être chanceux dans sa malchance.

Beaugrand était là, c’est lui qui a porté la bad lock [sic], comme c’est lui qui a fait venir la grosse picote quand tu m’as fait maximer [= vacciner] par le docteur de la corporation. 1887, Le Violon, Montréal, 2 juillet, p. 2.

– Vous avez raison; c’est plus qu’inquiétant avec le dégel qu’on a eu ces derniers temps. Ça va tout prendre pour traverser sur les lacs avec quatre charriots [sic] et huit chevaux. – Well! si on n’a pas de bad luck, on devrait être rendu au lac Gore vendredi soir. 1950, R. Legault, Risques d’hommes, p. 116.

Au coin de la rue, comme il s’en vient pour virer, il y une jeune fille qui s’en venait avec un bicycle à pédales et il a la bad luck de la frapper. On sait bien que la jeune fille timbe [tombe] à la renverse. Et lui, arrête son bicycle, il s’en va la relever, mais elle paraissait pas trop maganée. 1954, Clermont (Charlevoix-Est), AFEUL, L. Lacourcière 1752 (âge de l’informateur : n. d.).

Moé je connais moé un gars à Sherbrooke et pis eh... y est arrivé une bad luck déjà pis ça y a donné cent mille piastres. Y s’est fait couper les deux jambes. 1972, Bromptonville (Richmond), Corpus de l’Estrie 3-32.

Bonjour, les enfants! Je suis content de voir que vous êtes tous là!... Une belle affaire! Une affaire presque pas croyable... Pauvre Zéphyr! Y en aura eu de la « badluck ». Amandine aussi. Elle a pas dû être souvent heureuse. 1973, M. Dubé, Médée, p. 85.

Ah, ah! mon pauvre Tit-Jean, pour moi, il t’arrive une badloque, hein? Il y a quelque chose qui va pas, là? Conte-moi ça qu’est-ce qui va pas là. 1976, La Croche (Champlain), dans Cl. Legaré, La bête à sept têtes et autres contes de la Mauricie, 1980, p. 142.

(En fonction interjective, exprimant le dépit ou l’étonnement).

Et dire qu’on va passer Noel [sic], le Jour de l’An, les Rois, toutes les fêtes, renfermés dans l’bois! Ah! ‘Badluck’ de ‘badluck’! 1925, D. Potvin, Le Français, p. 273.

Histoire

Depuis 1887; la forme francisée badloque est attestée depuis 1909 (Dionne). Emprunt de l’anglais (v. OED et Webster 1986, s.v. luck). L’emploi interjectif est signalé dans CollinsR 1987.

 badlucké, badluckée.

Version du DHFQ 1998
Trésor de la langue française au Québec. (1998). Bad luck ou badloque. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 18 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/bad-luck-ou-badloque