BABILLARD [babijɑʀ]
n. m.
Tableau d’affichage, généralement fait de liège aggloméré, destiné à recevoir une annonce, une note, un message.
2022, TLFQ, Babillard [photo].Afficher qqch. au (sur le) babillard. Aller voir les annonces sur le babillard. Lire une note sur le babillard.
Rem.Babillard, dans cet emploi, n’est pas inconnu en France, mais y est d’un usage très limité (voir Histoire).
(Dans le voc. de l’informatique). Babillard électronique : service de consultation et d’échange de messages publics ou personnels auquel on peut se relier au moyen d’un ordinateur; écran sur lequel s’affiche le message.
Consulter le babillard électronique.
Rem.Les personnes qui utilisent ces babillards électroniques les nomment également BBS (abréviation de l’anglais Bulletin Board System).
Un concours original et bien réussi : Faire la collection de tous les articles parus sur le scoutisme dans les journau[x] locaux et de la métropole. Les yeux scouts savent tout découvrir. […] Un autre concours d’un genre semblable est en marche, voyez les « babillards » dans votre local. 1939, L’Étoile du Nord, Joliette, 19 janvier, p. [5].
Durant les vacances le professeur des Belles-Lettres s’est procuré neuf séries de magnifiques illustrations mettant en lumière des institutions grecques et latines de même que l’his[t]oire des progrès de l’humanité dans différents domaines industriels, scientifiques et littéraires. Ces images où l’on constate un réel souci de vérité historique, se succèdent, accompagnées de notes explicatives, dans le « babillard » de la classe. 1943, La Gazette du Nord, Montréal [Amos], 8 octobre, p. 3.
Les services externes [de bibliothèque], placés dans la grande salle de l’hôtel-de-ville, se composeront du comptoir de prêt et de trois petites salles de lecture qui auront des limites assez fictives. Ce sont des babillards, ou tableaux d’affichage avec porte-livres qui serviront de frontières mobiles à ces dernières. 1947, Le Nouvelliste, Trois-Rivières, 19 avril, p. [3].
Vingt responsables assurent le recrutement des membres [d’un club de ski] dans les collèges de la région métropolitaine ainsi qu’à l’Université de Montréal. C’est à eux qu’incombe la tâche d’afficher les pancartes publicitaires sur les babillards, de réserver un espace dans les journaux collégiaux ainsi que de « louer » du temps sur l’antenne des postes de radio dont la plupart des collèges sont maintenant dotés. 1970, Le Petit Journal, Montréal, 1er février, p. 86.
C’est par le moyen d’une petite annonce d’offre d’emploi à temps partiel, épinglée au babillard des institutions, qu’il [un escroc] est entré en contact avec une vingtaine d’étudiants de moins de 25 ans. 1989, La Presse, Montréal, 25 mai, p. A3.
Déambulant dans le complexe sportif, il [le ministre de l’Éducation] s’arrête au babillard. Les élèves y ont baptisé leurs équipes de hand‑ball : 6 noms sur 11 sont anglais (la Best Machine, par exemple). 1989, Le Devoir, Montréal, 23 juin, p. A9.
Il regarda vers les bureaux des patrons. Lionel Rivard se trouvait dans celui de Louise Duguay, éditorialiste en chef, et ils discutaient avec une animosité visible. Se doutant qu’ils parlaient de l’affaire Tintin, il décida d’aller écornifler. Il se dirigea vers le babillard situé à côté du bureau de Louise et fit semblant de lire ce qui s’y trouvait. 1992, A. Tremblay, Scoop, p. 23.
Ils sont déjà plus d’un millier, dans la région immédiate de Québec, à faire partie de ceux qui ont découvert que l’ordinateur est l’outil rêvé pour entrer en contact non seulement avec son voisin, mais avec le monde entier. Ça n’est pas l’auditoire qui manque, puisqu’on estime que plus d’un million et demi d’Américains participent plus ou moins régulièrement à des conférences sur babillards électroniques, tandis qu’à l’échelle de la planète, ce chiffre dépasse les 50 millions. 1992, Le Soleil, Québec, 16 février, p. B1.
Vickie s’empara des ciseaux pour découper un bref article dans son journal; l’article, en grosses lettres, avait toutes les qualités requises pour siéger à son cher babillard : « Tout sauf la banalité ». Elle déplaça une coupure jaunie de la Régie des rentes et punaisa à la place une publicité d’un violoneux habillé en bleu blanc rouge vous invitant, sourire exquis et œillade coquine, à visiter les cousins acadiens. 2011, M. Michaud, Le dernier regard, p. 10.
Les entreprises […] auront la possibilité d’afficher leurs offres d’emploi sur le site Web du Salon de l’emploi […]. Ainsi, les chercheurs d’emploi pourront visualiser les offres disponibles avant de venir rencontrer les employeurs. Des babillards d’emploi réservés aux entreprises absentes du Salon permettront également aux visiteurs d’avoir accès à un plus grand nombre d’offres. 2020, Le Journal de Lévis, 11 février, p. 16.
Histoire
Depuis 1939. Relevé en français argotique (v. EsnArg et CarArg; v. aussi GLLF, qui le donne comme familier). Relevé également dans le français du Rwanda (v. JouanRw; v. aussi le Larousse (en ligne) 2022‑08, qui indique qu’il s’agit d’un mot, en ce sens, propre au français du Québec et du Rwanda). Il est possible que le mot ait pénétré au Rwanda par l’intermédiaire de missionnaires québécois ayant assuré une présence sur le territoire rwandais à compter des années 1960; toutefois, Jouannet y voit plutôt une influence belge.