AUDITORIUM [ɔditɔʀjɔm]
n. m.
Le mot est parfois utilisé comme nom propre; il s’écrit alors généralement avec A majuscule.
Vieilli Édifice public abritant une salle de spectacle.
L’Auditorium de Québec (appelé aujourd’hui Le Capitole).
Cour. Dans un établissement public (école, université, hôpital, musée, etc.), salle dont la disposition permet la tenue de spectacles, de conférences, de réunions, de cours.
2022, TLFQ, Auditorium [photo]. Université Laval.Un auditorium de 300 places. L’auditorium d’une polyvalente, d’un cégep.
Rem.En France, le mot désigne une salle spécialement aménagée pour les auditions musicales et théâtrales, les enregistrements, les émissions de radio et de télévision.
[...] elle [une comédie] est d’une lecture agréable, et si l’action était plus animée et plus vivante, [...] si le théâtre qui tire l’œil et flatte les sens n’avait pas rendu fastidieux celui qui ne s’adresse qu’à l’esprit, l’Anglomanie pourrait donner aux spectateurs de notre Auditorium plus d’une excellente leçon. 1909, C. Roy, Nos origines littéraires, p. 155.
Dans ce collège en construction, nous nous sentions plus délinquants qu’étudiants. Nous passions plus de temps à jouer aux gangsters dans la chapelle et l’auditorium qu’à étudier le latin. 1968, P. Vallières, Amérique, p. 170.
Mais pour « jouer », selon les critères de Marcel, il fallait entrer dans l’aire de verdure qui longeait la rue Calixa-Lavallée, en face de l’auditorium Le Plateau, là où se trouvaient tous les jeux, cette partie du parc Lafontaine qu’on appelait aussi « le parc » [...]. 1978, M. Tremblay, La grosse femme d’à côté est enceinte, p. 82.
Le 31 octobre 1903, la ville de Québec est en liesse. C’est ce soir-là que l’Auditorium fait son ouverture officielle et tout le Québec élégant est là, les 1,400 sièges ont été vite vendus et on se presse pour admirer le nouvel édifice dont les archives nous disent « qu’il était le plus prestigieux du Canada », « the most magnificent theatre in Canada » peut-on lire sur le papier à correspondance et les enveloppes de l’Auditorium. 1981, Le Soleil, Québec, 30 novembre, p. B5.
L’Auditorium du Cégep de Longueuil (entièrement en gradins, style Port-Royal) contient mille personnes. Il y en avait près de 900 jeudi soir. Ainsi remplie presque à sa capacité, la salle sonne fort convenablement. Je préfère, en tout cas, cette acoustique un peu sèche à une réverbération excessive. 1988, La Presse, Montréal, 26 novembre, p. D13.
Vieilli Syn. de aréna.
2023, TLFQ, Auditorium [photo].Rem.Ne s’emploie plus guère que dans des noms propres (p. ex. l’Auditorium de Verdun).
Accoutumé jadis à posséder une équipe de hockey de haute valeur, un aréna qui malheureusement a été ravagé par un incendie, un Auditorium qui, ces dernières années, a été le centre de la vie sportive [...] et est fermé cette année, Saint-Jérôme s’est trouvé pour ainsi dire, au début de l’hiver, complètement démoralisé. 1930, L’Avenir du Nord, Saint-Jérôme, 21 février, p. [4].
Les contribuables de Verdun sont orgueilleux du nouvel auditorium qui a été construit [...] et ce soir tous les sportsmen se rendront à cet endroit pour assister à l’inauguration officielle de ce bel édifice, temple du sport [...] pour assister à la joute de hockey entre les Bouledogues de Verdun et les Castors de Québec, de la Ligue Provinciale Senior. 1939, Le Devoir, Montréal, 28 novembre, p. 7.
On a tout vu hier soir à l’Auditorium alors que les frères Al et Tiny Mills ont remporté le combat principal contre Manuel Cortez et Larry Moquin. Ce match fut disputé par moment dans l’arène, et à d’autres temps en dehors du ring [...]. 1955, Le Droit, Ottawa, 6 avril, p. 20.
Maintenant que la saison du hockey est terminée, la surface glacée de l’aréna [...] disparaîtra pour faire place au vaste plancher de ciment poli. [...] [Le] gérant de l’Auditorium municipal nous faisait part que, dès dimanche [...], les fervents du patinage pourront changer leurs lames de patins pour des roulettes, alors que débuteront les soirées de patinage sur patins à roulettes. 1960, Le Nouvelliste, Trois-Rivières, 8 avril, p. 15.
(Ontario). Le curé Myrand avait ceci de particulier, que quand la retraite des hommes coïncidait avec les joutes éliminatoires de hockey, il assurait les hommes qu’ils ne manqueraient pas une minute de leurs joutes. [...] Ainsi, quand on sortait de l’église, il y avait des tramways pour nous amener directement sans arrêt à l’aréna du temps, l’Auditorium. 1975 env., Ottawa, dans R. Brodeur et R. Choquette, Villages et visages de l’Ontario français, 1979, p. 104.
Histoire
1Depuis 1902 (A. Rivard qui critique le mot dans La Vérité, Québec, 15 mars, p. 3). D’après l’anglais nord-américain auditorium (v. Webster 1986 : « a room, hall, or entire building specially designed for stage and film presentations, concerts, recitals, lectures, and audio-visual features and activities »; v. aussi OED-Suppl 1972 : « Also (U.S.) applied to the entire building »). Le mot est attesté marginalement dans cet emploi en France (« salle de conférence, de concert, etc. », v. Robert 1985 qui est le seul à lui accorder de l’importance et qui fait remonter le premier relevé de cet emploi à GrEnc); Larousse 1928 l’avait consigné en référence à une réalité étrangère : « Aujourd’hui dans certains pays, Nom donné à une salle de conférence, de cours, de réunion, etc. » (Robert 1985 cite un exemple de 1906 où il est d’ailleurs question de « l’Auditorium de Chicago »). Le mot se dit plus couramment en France d’une « salle spécial. aménagée pour l’audition ou l’enregistrement d’œuvres musicales ou théâtrales » (emploi attesté depuis 1937, v. Robert 1985, TLF). 2Depuis 1930. Aussi d’après l’anglais nord-américain où le mot se dit de façon générale d’un grand édifice destiné à la tenue d’événements publics (v. Nelson 1997 : « a large building for public meetings or performances »; v. aussi AHD 1981 et Random 1983), comme dans le cas du Memorial Auditorium de Buffalo, où se disputent notamment des matchs de hockey.