ATTOQUER [atɔke]
v.
Variante graphique : atoquer.
v. pron. Acadie Se placer (une partie du corps) de manière à prendre appui, s’appuyer.
S’attoquer sur, après, contre qqch.
La vieille dit à son fils : « Il [un visiteur] a beaucoup d’argent, Comment pourrait‑on faire Pour mettre la main dedans? Donnons‑lui une tasse, Ça fera notre affaire assurément. » Quand il a eu pris cette tasse, s’atoque sur le comtoué [= comptoir]. 1967, Miscouche (Île-du-Prince-Édouard), AFEUL, J.‑Cl. Dupont, ms. 6286 (chanson folkl.).
Tu t’attoques sus le peteau de téléphône... ou ben tu te promènes d’un bout à l’autre du chemin du roi, de la butte du moulin à la riviére à hache. Pis tu guettes. Ben décourage‑toi pas, ça va par [sic] tarzer [= tarder] que tu guetteras pus, parce que c’est les autres qui te guetteront. 1971, A. Maillet, La Sagouine, p. 17.
La Bessoune [= une Sœur] assise là, pour se mettre à genoux, avait yinque à se glisser un p’tit brin par l’en avant [du siège] et hoppe! la voilà à genoux. Pis pour se mettre plus à l’aise, a s’atoquait le tchu [= cul] contre le bord du siège; c’était pas éreintant pantoute. Pis pour se rassire, a l’avait yinque à se glisse le tchu dans le fond du banc et la voilà assise comme sur le trône à l’évêque. 1974, R. Brun, La Mariecomo, p. 49.
v. tr. Placer (qqch.) de manière à lui fournir un point d’appui, l’appuyer.
Attoquer un livre sur une planche.
Étayer. (PoirierG, s.v. atoquer).
Attoqué, attoquée adj. Qui est appuyé.
Qui est rassasié. (GPFC, s.v. attoquer : « Usité chez les Acadiens »).
Histoire
Variante de accoter, par suite de la métathèse de [k] et de [t], héritée des parlers de la France d’oïl (où elle est attestée aussi sous la forme étoquer; v. p. ex. FEW accǔbĭtare 24, 89a et 91b). S’attoquer (depuis 1928, PoirAc 35) a été relevé en rouchi (v. HécRouchi3, s.v. atoquer); aussi en normand sous la forme s’étoquer (v. DelbNorm). Attoquer v. tr. « étayer » a été signalé dans les parlers du Nord et du Nord‑Est (v. HécRouchi3, s.v. atoquer et étoquer, VarlMeus, et MahCharm, s.v. atoké).