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ARÉNA [aʀenɑ]
n. m., parfois f.

Rem.

1. Relevé fréquemment avec majuscule à l'initiale au début du XXe siècle : Arena. 2. Variante graphique : (jusque vers 1950) arena.

  

Enceinte couverte et général. pourvue de gradins, au centre de laquelle se trouve une patinoire pour la pratique de certains sports, notam. le hockey, et qui, à l’occasion, peut servir à la tenue d’événements rassemblant un public nombreux.

2023, TLFQ, Aréna [photo], Université Laval.

Aréna municipal, aréna local. Réserver des heures de glace à l’aréna. Les heures de patinage libre à l’aréna. Présenter un spectacle, un salon commercial, de la boxe, de la lutte dans un aréna.

Rem.1. D’abord nom propre, ce qui explique les exemples du mot avec A majuscule, aréna est passé dans la langue commune vraisemblablement au tournant des années 1920‑1930 avec la généralisation de ce type de construction. 2. En dépit des efforts soutenus de certains observateurs du langage, les termes arène, stade et amphithéâtre n’ont jamais réussi à supplanter aréna dans ce sens; l’OQLF, qui avait d’abord proposé de remplacer aréna par patinoire (voir OLF‑Avis2, no 288), s’est ravisé pour en recommander l’usage (voir OLF‑Avis4, no 114). 

Le patin a pris depuis l’an dernier, une vogue extraordinaire, et le nombre des patinoirs [sic] s’est pour le moins triplé depuis un an. L’Arena, une construction spécialement consacrée aux joueurs de hockey, est l’un des plus beaux édifices du genre. 1898, La Presse, Montréal, 31 décembre, p. [9].

[...] le leader du mouvement nationaliste dans le Québec, M. Henri Bourassa, qui avait loué l’« Arena » pour y faire une manifestation en l’honneur du Sacré-Cœur, alla au gérant de la salle et exigea qu’il abaissât le drapeau canadien qui flottait au‑dessus de l’entrée, déclarant qu’il [...] avait loué la salle et ne consentirait à laisser déployer d’autre étendard que le Drapeau de Carillon. 1910, Le Devoir, Montréal, 5 octobre, p. 1.

Les habitués de la lutte, ceux qui fréquentaient l’aréna, discutaient sur les champions du monde, donnaient leur opinion avec hauteur sur les figurants de ce soir. 1944, R. Lemelin, Au pied de la Pente Douce, p. 214.

Elle attache minutieusement son imperméable jusqu’au cou; nous ne sommes qu’à la fin septembre, mais elle est déjà prête à hiberner. Pour Mariette, la grosse saison vient de commencer; durant les prochains mois, elle passera le plus clair de son temps à l’aréna, à regarder jouer « ses hommes ». Seule femme entourée par ces quatre mordus du hockey, elle a fini par se résigner. 1985, M. Claudais, J’espère au moins qu’y va faire beau!, p. 213.

Il y a un homme qui revient de l’aréna, après une partie de hockey. La neige crisse sous ses pas. Une fumée blanche lui sort de la bouche, à chaque respiration. 1988, A. Hébert, Le premier jardin, p. 168.

En raison d’un horaire serré au camp préparatoire avec trois entraînements qui s’enchaînent la même soirée et des mesures en place, le hockeyeur se présente à l’aréna avec déjà tout son équipement, ou presque, déjà enfilé. Il ne lui restera que ses patins, ses gants et son casque à mettre. 2020, Le Nord‑Côtier, Sept‑Îles, 12 août, p. 30.

Histoire

Depuis 1898. D’après l’anglais canadien arena, bien attesté dans les journaux canadiens-anglais depuis la fin du XIXe s. (v. p. ex. The Montreal Daily Star, 1er février 1899, p. 2; v. aussi DictCan, qui ne relève cependant cet emploi que depuis 1957). Le mot arena est également en usage en anglais américain (v. Webster 1976 et Random 1979).

Dernière révision : octobre 2022
Trésor de la langue française au Québec. (2022). Aréna. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 9 décembre 2024.
https://www.dhfq.org/article/arena