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APPOINTEMENT [apwẽtmɑ̃]
n. m.

1

VieilliLes appointements de qqn : le moment où qqn s’avère disposé (à faire qqch.).

Attendre les appointements de qqn.

 appoint.

2

VieilliNomination (à une charge, à un emploi); cette charge, cet emploi.

Monsieur Manwaring, officier des douanes de sa Majesté, prie qu’il luy soit permis de prendre cet occasion de faire ses plus cordials et ses plus sincers remérciements au Gouverneur [...] sur son appointement au départément de Gaspée [...]. 1764, La Gazette de Québec, 28 juin, p. [4].

Les personnes suivantes ne seront pas obligées d’accepter la charge de conseiller municipal, ni aucune autre charge à la nomination d’un conseil municipal : Les membres de la législature provinciale, toutes personnes jouissant d’un appointement civil, soit sous le gouvernement impérial soit sous le gouvernement provincial [...]. 1855, Acte des municipalités et des chemins de 1855, p. 18.

Il y a une chose qui me cause du plaisir, c’est de reluquer vos adversaires d’hier qui sont obligés aujourd’hui de faire des somersettes [de l’anglais somerset « culbute, cabriole »] devant vous. Vous n’êtes pas sans ignorer que votre appointement [celui de maire] a déniché plusieurs députés qui s’attendaient de vous manger de la laine sur le dos. 1919, La Patrie, Montréal, 1er février, p. 13 (chron. humor.).

L’université de Sherbrooke comptera deux nouveaux doyens à partir de lundi, anciennement vice‑doyen de la faculté des Sciences de l’éducation deviendra doyen de cette même faculté alors que M. Jacques Plamondon, professeur à la faculté des Arts, prendra à [sic] relève de M. Guy Brosseau qui termine son mandat aujourd’hui. La Tribune a appris de source sûre l’élection de M. Plamondon alors que M. Hyvon a lui‑même confirmé son appointement au poste de doyen de la faculté des Sciences de l’éducation. 1975, La Tribune, Sherbrooke, 6 juin, p. 2.

3

Pop.Rendez-vous.

Avoir, prendre, donner, faire (un) appointement. Pour, sur, par appointement.

Rem.Emploi en net recul depuis les années 1970, sans doute en raison des critiques dont il a fait l’objet.

Sténographe demandée, compétente et parlant les deux langues. Adressez-vous à 228 Sherbrooke Est ou téléphonez Est 2566 pour appointement. 1920, La Presse, 27 août, p. 13 (annonce).

Faut absolument rencontrer le surintendant du séminaire, puis pour ça, il faut lui donner un appointement, puis on va arriver tard. 1952, île aux Coudres (Charlevoix-Ouest) AFEUL, P. Perrault 827 (âge de l'informateur : n. d.).

Va donc t’habiller, Jérôme. Si c’est à dix heures que t’as pris appointement, tu vas être en retard. 1953, P. Dagenais, Le vieux Jérôme, 28 mai, p. 3 (radio).

Ils disaient qu’elle avait le mal imaginaire. Ma nièce, elle travaille pour un gynécologue de l’hôpital de Verdun. Elle dit : grand-maman, elle dit, je vais... je vais te prendre un appointement puis, elle dit, tu vas te faire examiner. 1971, Montréal, Corpus Sankoff-Cedergren 15‑721.

Elle [une cliente] aurait pu apporter cette lampe chez elle avec ses lampions, mais elle a préféré, comme plusieurs autres clients, la laisser brûler dans la maison du guérisseur. […] Monsieur Armand a terminé avec son client et lui dit : « I faudrait revenir dans quinze jours; donnes-y son appointement Jeannine. » 1974, M.‑M. T. Brault, Monsieur Armand, guérisseur, p. 32.

Bijoux succession. Sur appointement seulement. Diamants, etc. 1999, La Presse, Montréal, 4 septembre, p. C9 (annonce).

Chenillette [sic] sur chenilles de « rubber » moteur 440, idéal pour chasseurs, trappeurs, bûcherons, sportifs ou autres (passe-partout). Pas besoin de sentiers ou chemins spéciaux. 1,800$ ferme. Nécessite quelques réparations. Visible sur appointement seulement. 2000, La Voix de l’Est, Granby, 4 novembre, p. 85 (annonce).

Histoire

De appointer.

1Depuis 1905 (FSPFC). 2Depuis 1764. Relevé en français du XVe au XVIIe s. (v. GodCompl, s.v. apointement, Cotgrave 1611, s.v. appoinctement); figure encore dans Littré et DG, mais illustré par des exemples du XVIe s. (GLLF et Robert 1985 le relèvent avec la mention « vieux »). S’est maintenu plus longtemps en français québécois probablement sous l’influence de l’anglais appointment « designation of a person to hold a nonelective office or perform a function » (v. OED et Webster 1986). 3Depuis 1880 (Dunn). Sans doute attribuable à l’anglais (appointment « an arrangement for a meeting, the meeting itself », v. OED et Random 1983); un emploi similaire a été signalé en français, mais à époque ancienne (relevé pour la dernière fois au XVIe s., v. FEW pǔnctum 9, 591b, et BosOïl, s.v. apointement).

Dernière révision : novembre 2021
Trésor de la langue française au Québec. (2021). Appointement. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 4 octobre 2024.
https://www.dhfq.org/article/appointement