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AIN ou  HAIM [ẽ]
n. m.

Rem.

Variantes graphiques : aim, hainin, hin; (d’après une prononciation vieillie) an, han.

  

Vieilliou région.Hameçon.

2022, David Gonthier, Ain [photo].

Appâter son ain, ses ains.

Rem. Relevé surtout à partir de la région de Trois-Rivières jusqu’en Acadie; à l’ouest de Trois-Rivières, on utilise plutôt hameçon, mot qui est du reste en voie de supplanter ain partout ailleurs.

La ligne [...] porte une cale de plomb, dont le poids varie selon la force des courants au milieu desquels on pêche; de l’extrémité de cette cale partent deux avançons, armés chacun d’un gros haim ou croc. 1863, J.Ch. Taché, Forestiers et voyageurs, Les Soirées canadiennes, vol. 3, p. 47‑48.

Nastasie : Tes hins, je te les ai mis dans la poche de ton ciré. Amédée : Je les trouve pas, puis faut que je les trouve, rapport que je vas me trouver tout seul en mer puis que mon rets est brisé. Je peux pas tendre de rets aujourd’hui, ça fait que j’emporte ma ligne puis je vas m’amuser, au large, pas loin. 1952, J. Bernier, Je vous ai tant aimé, 14 novembre, p. 6 (radio).

Moi, j’avais toujours un ain dans le yacht, puis je prenais mon ain, puis je mettais un morceau de graisse de marsouin après. Puis, je l’envoyais au fond [pour prendre le marsouin]. 1961 env., Les Escoumins (Saguenay), AFEUL, P. Perrault 67 (âge de l’informateur : n. d.).

– L’éperlan du soir, c’est un vrai champ d’étoiles qui monte du fleuve. – Un vrai plaisir pour les yeux. – Moi, c’est à mon assiette que je pense. Il faut dire que l’éperlan, c’est la dernière manne qui nous vient du fleuve avant l’hiver, dit le Renfrogné. – Eh, les gars, un monstre! Je suis sûr qu’il y a un monstre qui grignote le bout de mon hain! – Pique‑le, torvis! On veut le voir, ce monstre‑là. 1996, P. Morency, La vie entière, p. 67.

 (Variante). Naim ou nain. (Dionne, GPFC).

Histoire

Depuis 1613 (Les voyages du Sieur de Champlain, 1re partie, p. 78 : ils peschent avec des aims faits d’un morceau de bois). Attesté en français de France du XIIe s. jusqu’au milieu du XIXe, époque où les dictionnaires le donnent comme vieux, dialectal ou limité à la langue des pêcheurs (v. p. ex. FEW hamus 4, 380a, et AcCompl 1842, s.v. haim; la graphie ain est donnée comme vieillie dès la fin du XVIIe s., v. Corn 1694; v. JunLex 192-194 pour des compléments); bien attesté également dans la plupart des parlers d’oïl, comme d’ailleurs les variantes agglutinées naim et nain, issues de suites comme un ain et mon ain (v. FEW id., ALIFO 372 et ALN 612).

Dernière révision : novembre 2022
Trésor de la langue française au Québec. (2022). Ain ou haim. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 19 avril 2024.
https://www.dhfq.org/article/ain-ou-haim