ADONNER [adɔne]
v.
Variantes graphiques : (d’après des prononciations populaires) adenner, adanner; (d’après la prononciation acadienne) adouner.
v. intr. Région.(En parlant du vent). Tourner, souffler favorablement.
(En parlant de la marée). Être, devenir favorable.
Rem.1. Relevé surtout dans des régions situées en bordure du Saint-Laurent, ainsi qu’au Saguenay–Lac-Saint-Jean. 2. En parlant du vent, le mot a cours également en français de France, mais son emploi est limité au vocabulaire maritime et il a alors le sens plus restreint de « tourner dans un sens favorable à la marche d’un navire » (voir Histoire); cet emploi spécialisé est en usage également au Québec.
Je termine en vous disant qu’au moment où j’écris ces lignes, le flatte de M. X vient de rentrer au bassin avec un bar de trente et un pouces, pesant dix livres et demie. C’est un jeune écolier qui fait cette jolie capture. Vite, la marée adonne, le vent est bon; je cours préparer mes lignes. 1867, J. Marmette, Le Courrier du Canada, Québec, 30 août, p. [3].
Ainsi pendant la saison de l’été, il va faire la pêche à la ligne sur les bords du fleuve, afin de prendre l’air de la mer et se procurer du poisson frais. Quand la marée montante adonne, c’est le jeudi qu’il va faire cette pêche pour le vendredi. 1880, A. Mailloux, Promenade autour de l’Île-aux-Coudres, p. 106.
Les paroles du pasteur leur parviennent selon que la brise de l’est [...] « adonne » vers la maison ou dérive. 1923, D. Potvin, « Croquis du terroir », Le Canada‑français, vol. 11, septembre, p. 35.
Je me souviens d’une femme très blonde et très belle du nom de Marthe, qui, se trouvant en villégiature dans un petit hôtel de la plage, créa un émoi dont les gens du pays parlent encore. Les jours où la marée adonnait, je la rencontrais sur la grève, généralement seule. 1934, J.‑Ch. Harvey, Les demi-civilisés, p. 17.
Deux fois par jour, parfois la nuit, quand les marées adonnent, les chalands traversent la machinerie agricole, les voitures, les tonneaux, les malles et les souvenirs [...]. 1976, J. Godbout, L’Isle au dragon, p. 25.
Quand la marée adonne, les chasseurs peuvent se faire servir le petit-déjeuner aussi tôt que 5 h 30 dans la salle à manger […]. 1999, Le Soleil, Québec, 30 septembre, p. D5.
Par ext., Fam.
v. intr. ou pron. (En parlant de qqch. souvent représenté par le pronom ça). Arriver, se présenter, survenir, tomber (bien ou mal) à propos, de manière à convenir (bien ou mal).
Elle arrive; ça adonne bien, je voulais justement lui parler. Si ça adonne, on ira faire un tour. Ça adonne de même. Ça s’est adonné comme ça. Ça peut pas mieux s’adonner!
v. tr. indir. Adonner à : convenir à.
On a voulu lui donner un rendez-vous demain matin, mais ça lui adonnait pas. Reviens nous voir quand ça t’adonnera.
L’epinette d’icy est un bois qui plie aisement et sans risque il adonne infiniment au tangage et ne rompt point. 1727, Québec, BAnQQ, Archives des colonies, Correspondance générale (Canada), vol. 49, fo 363.
– Il va falloir que vous veniez jusqu’à l’Ile d’Anticoste avec moi. – Tant mieux, dit notre héros, car c’était lui, ça s’adonne bien, car j’y ai affaire – sommes-nous loin? 1837, Ph. Aubert de Gaspé (fils), L’influence d’un livre, p. 103.
Si tu n’as pas de compagnie, dimanche après-midi, et que ça t’adonnerait de faire un tour au village, je pourrais te prendre avec une autre des filles... Je ne veux pas te mettre à la gêne, mais si le cœur t’en dit, tu as beau... 1925, H. Bernard, La terre vivante, p. 35.
[...] si on veut pas dire le chapelet, au moins, laisser faire les ceusses [ceux] qui veulent le dire [...]. Il y en a un, en tous les cas, il dit, si tu es sainte-nitouche, tu peux bien faire ce que tu voudras. Il dit, moi, leurs affaires à marmotter, là, ça m’adonne pas! 1959, Acton Vale (Bagot), AFEUL, C. Laforte 764 (âge de l'informateur : 60 ans).
L’ordre chronologique est celui de sa sœur Maureen qui n’avait pas la langue dans sa poche, dans le temps, et qui ne doit pas avoir changé, Maryse ne le sait pas, elle ne la voit plus, ça n’adonne pas et ça n’adonnera pas de sitôt. 1987, Fr. Noël, Myriam première, p. 237.
Il n’y a jamais de moment idéal pour la tenue d’une élection. Beau temps, mauvais temps, ça n’adonne pas. Ça n’adonne plus. En 10 ans, le taux de participation des Québécois aux élections fédérales a reculé de 17 pour cent. 2005, L. Larochelle, La Tribune, Sherbrooke, 30 novembre, p. A8.
Vieilliv. pron. (parfois intr.). (En parlant de qqn). Tomber, arriver (bien ou mal) à propos (pour faire qqch.).
Il y a dix ans que je ne suis pas venu à la ville; je m’adonne bien pour apprendre des nouvelles. 1877, P. LeMay, Le pèlerin de Sainte Anne, t. 2, p. 217.
[...] ton père s’adonne bien mal pour commencer son commerce il fait toujours mauvais ce ne sera pas une bonne année pour les voitures [...]. 1909, J. L’Archevêque-Duguay, Lettres d’une paysanne à son fils, 1977, p. 116.
– Virginie : Christine, je viens m’acheter des robes. – Christine : Tu ne peux mieux t’adonner, ma chère Virginie, j’en ai justement reçu pas plus tard qu’hier. 1942, A. Brassard, La métairie Rancourt, 11 mars, p. 1 (radio).
Sans s’en apercevoir elle avait marché jusqu’au presbytère. – Monsieur le curé? demanda-t-elle. – Tu t’adonnes mal, pauvre Angélina, répondit la ménagère qui était aussi la sœur du prêtre, mon frère le curé est allé donner un coup de main au curé de Saint-Aimé qui est malade [...]. Je l’attends pas avant tard dans la soirée. 1947, G. Guèvremont, Marie-Didace, p. 276.
Quelle faveur voulez-vous avoir [demande le prêtre aux pèlerins]? Fait que là, la mère, [...] elle dit, c’est ma fille, elle-là, ça fait cinq ans qu’ils sont mariés, puis ils ont pas d’enfant. Ouais, il dit, c’est de valeur, mais vous adonnez bien mal parce que le vicaire qu’on gardait exprès pour ça, il s’est éreinté la semaine passée. 1959, Drummondville, AFEUL, C. Laforte 891 (âge de l'informateur : n. d.).
v. pron. Se trouver, être en tel lieu, en tel moment, en tel état, le plus souvent justement ou par hasard.
S’adonner au bon endroit au bon moment. S’adonner à savoir qqch.
S’adonner à être, à avoir : se trouver être, se trouver avoir.
Il s’adonnait à être là quand c’est arrivé.
S’adonner à faire qqch. : se trouver à faire qqch., être en train de le faire, venir à le faire.
Si tu t’adonnes à passer, arrête nous voir.
v. pron. ou intr. (En tournure impersonnelle). Ça s’adonne que, ça adonne que : il se trouve (justement) que.
Ça s’adonne que oui!
(Avec valeur de présentatif). Ça s’adonnait le soir, à être le soir : c’était le soir.
Quelques personnes disent qu’il faut observer de couper les chardons dans le tems [sic] du décours de la Lune. On prétend qu’ils repoussent avec moins de vigueur, ce qu’il [l’auteur d’une communication] ne peut assurer, ne l’ayant pas observé lui meme [sic]. Il a réussi sans choisir ce tems. S’il s’y est adonné, c’est par hasard. 1817, Gazette des Trois-Rivières, 12 août, p. 4.
Si le dimanche qui suivit la fête au Bois, les farauds du Château‑Richer et de Saint‑Féréol, tout en pomponnant leurs chevaux et faisant leur tour de voiture, s’étaient adonnés à passer devant la porte de la modeste maison du père Couture, sise au pied d’une de ces jolies collines, qui traversent le village de Sainte‑Anne, ils auraient aperçu le cabrouet de Cyprien, dételé et remisé sous le hangard [sic]. 1874, Faucher de Saint-Maurice, À la brunante, p. 102‑103.
On est tous des lâches. On vit sur la terre parce qu’on s’adonne là, mais on sait pas pourquoi. On va à la messe sur l’air d’aller de nos grands-pères, on sait pas pourquoi. On parle le français sans savoir que c’est la plus belle, la première, la plus riche, la plus grande parlure au monde. Comme on marche sur les pieds sans jamais s’être demandé si c’était le bon bout. On se demande rien, on pense pas, on apprécie pas. 1943, F. Leclerc, Adagio, p. 140.
Au coin de Grégoire puis Saint-Laurent, si je me trompe pas, il y avait l’abreuvoir, là, mais c’est rare qu’on allait là parce que ça, c’était pour les passants, ceux qui s’adonnaient à passer là pour les faire boire [les chevaux] [...]. 1963 env., Montréal, AFEUL, P. Perrault 1156 (âge de l'informateur : n. d.).
Je me pointe au bar, le barman s’adonne à être un ami, un Irlandais. C’est toujours comme ça dans la vie : tu as besoin de quelqu’un, tu trouves un Irlandais à côté de toi. 1969, J. Ferron, Le ciel de Québec, p. 93.
Je lui dis, au bout d’un moment : « Prends pas ça mal, Marc! Essaie de me comprendre! Ça fait deux ans que je sors avec un gars de Trois-Rivières et ça s’adonne que c’est le meilleur ami de mon frère... Mets-toi à ma place... » 1986, R. Tremblay, Lance et compte, p. 114.
C’est d’étoiles filantes qu’il s’agit, de météorites, les Perséides. Il vous reste deux nuits pour en profiter. Un astronome du Planétarium m’a assuré qu’il en tomberait assez pour que l’on puisse les voir, même de Montréal et même si la pleine lune s’adonne bien mal, comme on dit. 1992, R. Duguay, La Presse, Montréal, 11 août, p. A3.
« La tâche d’un maire n’a rien de facile. Pour bien faire le travail, il faut y consacrer un minimum de 60 heures par semaine. Et ça s’adonne que j’ai le temps et l’énergie pour le faire. » 2017, La Gatineau, Maniwaki, 4 mai, p. 16.
Que souhaite-t-on aux femmes pour l’avenir? « La même place que tout le monde. J’ai envie qu’une petite fille n’ait pas à se dire que courir comme une fille, c’est courir pas vite. J’ai envie qu’on cesse de se dire “être une femme en politique”. Je suis en politique, et ça adonne que je suis une femme. C’est ce que l’on doit se souhaiter, arrêter d’avoir un regard différent selon les genres. » 2020, J.‑Chr. Noël, Le Journal de Chambly, 4 mars, p. 7.
Vieilliloc. interj. Ça s’adonne : sert à marquer que qqch. tombe sous le sens, va de soi, est entendu.
Desrosiers prétend que Landry porte 900 livres sur son dos. « Un sac de sel, dit-il, il va porter ça comme une salière. » Et vous, êtes-vous fort? Comme la question était à peine finie, Desrosiers répondit : « Ça s’adonne. » On vit de suite qu’il venait du bas du fleuve, et qu’il devait être fort. 1907, La Presse, Montréal, 30 septembre, p. 14.
Vous devez rentrer le soir [/] Vers les huit heur’s au plus tard [/] Et vous lever le matin [/] Juste à six heur’s vingt; [/] Vous ne pouvez ça s’adonne [/] Jamais recevoir personne [/] Avoir ni bêt’s ni toutou;… [/] A part ça c’est tout. 1914, P. Christe, La rue Sainte-Catherine, En avant… marche!, p. 5.
– Comme ça, M. Nézyme, vous trouvez qu’au boulevard, il y a trop de « swamps ». – Nom d’une sédlisse, oui, que je m’écrie. – Ça s’adonne, gémit ma moitié. Dans ma paroisse, c’était ben mieux que ça... 1918, La Patrie, Montréal, 30 novembre, p. 13 (chron. humor.).
– Oui, c’est pas mon idée que tu rôdes longtemps dans les taxis. – Non, ça s’adonne, fit le chauffeur avec une certaine violence. Je lâcherais ça vite, je t’en donne ma parole. Une vraie vie de chien... 1945, G. Roy, Bonheur d’occasion, p. 61.
Gratton : Vous me disiez tantôt que vous les aviez sortis, tous les deux, par le collet... Clouet : Oui, ça s’adonne. Deux petits chétis comme ça, ça m’énerve pas. 1955, R. O. Boivin, Un docteur de chez nous, 13 mai, p. 6 (radio).
(Acadie). [...] dire à tous les ouasins [= voisins], et toutes les brus, tout le monde du monde qui veut l’entendre que je m’appelle Évangéline, moi, et que j’suis d’une race, ça s’adoune, qui peut encore recoumencer sa vie à l’heure que les autres achevont d’achever la leur. 1975, A. Maillet, Évangéline Deusse, p. 36.
Fam.
v. intr. (parfois pron.). (En parlant de qqch.). Coïncider, s’harmoniser (avec), se placer harmonieusement, exactement (sur), s’adapter (à).
Faire adonner ses vacances avec celles de qqn d’autre. Des rideaux qui adonnent bien avec un tapis. Des couleurs qui adonnent bien ensemble.
Rembrisser le devant de la maison en pierre pour adonner avec celle en bois. 1845, Québec, BAnQQ, greffe M. Tessier, 21 janvier.
Le pendule adonne bien sur ce meuble = paraît bien sur ce meuble. 1903, Bulletin du parler français au Canada, vol. 1, no 7, p. 127.
Ce matin donc de la Sainte-Catherine, l’on avait fait boucherie chez Camille Gagnon où l’on avait fait « adonner » cet événement avec la veillée des jeunesses, le soir. 1925, D. Potvin, Le Français, p. 235.
Ce manche s’adonnerait ben à ma faux = s’adapterait bien à ma faux. 1930, Glossaire du parler français au Canada, p. 16.
[…] on a dit hier que l’annonce de l’implantation de l’école navale à la Pointe-à-Carcy se fera sous peu. […] Il ne s’agit que de faire adonner l’agenda des ministres et députés concernés. 1990, Le Soleil, Québec, 15 août, p. A7.
Le tout premier spectacle de sa toute première tournée solo, Boom Desjardins tenait à le présenter en premier dans la ville où il est né. C’était symbolique. […/] À Val-d’Or, on avait même décidé de faire adonner la construction d’une nouvelle salle avec ce baptême. Cette salle aurait même une loge baptisée au nom du groupe La Chicane, dans lequel l’Abitibien a chanté pendant dix ans. 2005, La Tribune, Sherbrooke, 26 février, p. F1.
(Spécial.). Jouer une carte de même couleur.
J’ai joué du cœur, adonne. 1909, N.‑E. Dionne, Le parler populaire des Canadiens Français, p. 9.
Faire adonner un compte : modifier les chiffres inscrits sur un compte de façon à obtenir un résultat voulu ou connu d’avance. (FradAff 23).
Fig.
Anne disait que j’étais comme du pain, que je m’adonnais avec n’importe quoi, du sucré ou bien du salé, que j’arrivais à aimer tout le monde, à toujours leur trouver quelque chose. Peut-être qu’elle pensait que je pouvais me passer d’elle vu que je pouvais me faire à tout le monde. 1992, M. Laberge, Quelques adieux, p. 339.
v. pron. (En parlant de qqn). S’entendre, s’accorder, se plaire.
S’adonner avec qqn. S’adonner bien ensemble.
[...] si le Dr. Élie te présente un de ses amis et que tu t’adonne [sic] avec ça sera moins ennuyant et peut être aussi que tu en rencontrera [sic] d’autres avec qui tu pourra [sic] t’adonner. 1921, J. L’Archevêque-Duguay, Lettres d’une paysanne à son fils, 1977, p. 68.
– Albert est un bon homme et il connaît la besogne. – Oui, il s’adonne bien avec le vieux et même avec la fille. On les rencontre parfois ensemble dans les veillées. 1946, J. Blanchet, Les feux s’animent, p. 28.
Oui, ils sont partis; c’est de valeur, parce que je m’adonnais bien avec eux autres, c’était des hommes qui étaient aimables dans tous les goûts. 1954, Chicoutimi, C. Laforte, Menteries drôles et merveilleuses, 1978, p. 254.
Elle a pas dit ça comme ça. [...] Elle voulait pas te choquer, comme de raison. Elle sait que Bill pis toé, vous vous adonnez ben ensemble. 1958, G. Bessette, La bagarre, p. 195.
Tant que j’ai été voir ma femme, moi, ça, j’ai jamais dansé parce que on dansait pas bien [...] dans les mêmes temps, des fois que je m’adonnais avec eux autres, les petites danses, on dansait ça. 1960, Dundee (Restigouche, Nouveau-Brunswick), AFEUL, C. Jolicoeur 271 (âge de l'informateur : 89 ans).
J’aime le milieu et la nourriture est bonne. Je m’adonne bien avec les autres, je me trouve bien ici. 2003, F. Bernier, L’Entre‑Nous : journal des résidants du Jeffery Hale, Québec, juin, p. 19.
- Depuis des années, nous sommes amis avec les Charron. On fait de la motoneige ensemble et on partage les repas des Fêtes. On se connaît bien. - Ah oui? questionne Mireille. - Oui. Ça fait longtemps qu’on se côtoie. Mon mari s’adonne bien avec Conrad, et moi je le suis partout. 2019, M. Roy, Plongée en eaux troubles, p. 53.
Histoire
D’un latin populaire *addōnare (v. TLF et FEW 24, 136b‑137a). Pour la forme adenner, cp. aidenaî en Franche‑Comté, s’aidena en Lorraine, ainsi que (s’)adëna en Haute‑Savoie et en Suisse romande; la forme adoun(n)er est bien attestée dans de nombreux parlers d’oïl (v. FEW id.).
IDepuis 1867. Issu, par extension, de adonner « tourner dans un sens favorable à la marche d’un navire (en parlant du vent) », attesté en français depuis 1687 (dans le voc. maritime, v. FEW id.).
II1Depuis 1727. Hérité de France; relevé en ancien et en moyen français, ainsi que dans les parlers du Nord-Ouest, de l’Ouest et du Centre (v. p. ex. FEW id., Godefroy, s.v. adoner, Huguet; relevé également en Suisse romande, v. GPSR). 2Depuis 1877. Relevé en normand et en orléanais (v. BeaucNorm et ThibBlais). 3Depuis 1817. Hérité de France. Attesté dans la langue générale depuis le Moyen Âge jusqu’à la fin du XIXe s. (v. Godefroy, s.v. adoner : Il n’est point de meilleur oyseau a la perdrix (que le lanier) quand il s’adonne a estre bon; Huguet : […] l’evesque [...] le voulut veoir en passant, parce qu’il le congnoissoit bon justicier, et que son chemin s’adonnoit par là; Oudin 1640; Académie 1740‑1878; Larousse 1897); relevé également en normand dans un emploi comparable (une chanson qui s’adonnait a niarguer mon pere et a rire de sa duplicité, v. LepRég 81, où s’adonner est glosé par « viser à »). 4Depuis 1907.
III1Depuis 1845. Héritage des parlers de France; relevé dans le Nord-Ouest, l’Ouest et le Centre (v. FEW 24, 136b). 2Depuis 1894 (Clapin); relevé dans les parlers de l’Ouest et du Centre (v. FEW id., DugPoit, s.v. adouna, FondEss 466). Cp. en outre s’adonner avec qqn « le fréquenter beaucoup qqn, devenir intime avec lui » en normand (v. RobNorm).