ACCOTOIR [akɔtwɑʀ]
n. m.
Variantes graphiques : (d’après des prononciations vieillies) accotouère, accotouer, accotoué, accotouais, accotois.
Techn.Ce qui sert à soutenir, à retenir qqch.
Rem.Peut avoir aussi le sens de « ce qui sert à s’appuyer (une partie du corps); bras, dossier (de chaise) », comme en France; vieilli de nos jours, cet emploi a parfois été relevé par certains glossairistes qui l’ont considéré à tort comme non admis en français en parlant du dossier d’une chaise (voir Histoire).
Une grange inclinée, soutenue par des accotoirs, ayant une couverture trouée et une porte privée d’un de ses battants; une étable basse, obscure, à demi enfouie dans des masses de fumier amoncelé depuis un temps presqu’immémorial; une espèce de remise n’ayant plus pour ainsi dire que les poteaux et les chevrons et portant néanmoins le titre de bergerie; l’ancien battant de porte de grange converti en souille à cochons, voilà ce qui constituait les bâtiments du fermier José. 1873, L’Opinion publique, Montréal, 17 avril, p. 183.
Le compagnon de l’écolier 5 cents [/] Accotoirs 25 cents [/] Epingles à cheveux, Cabinet 5 cents[.] 1895, Le Progrès de l’Est, Sherbrooke, 15 novembre, p. 3 (annonce).
Histoire
De accoter (sens I.2); depuis 1873 (Bélisle1). Hérité de France; relevé dans la langue du XIXe s. (« étai », v. Boiste 1834), ainsi que dans bon nombre de parlers d’oïl (v. p. ex. FEW accǔbĭtare 24, 90a, MartVend, s.v. accotas, DavTour, s.v. accotoué, et FondEss 197). Cp. par ailleurs le sens plus général d’« appui » dans la langue du XVIe s. (v. TLF); cp. aussi celui d’« étai sur lequel on appuie les navires en construction », attesté en français depuis 1773 (v. FEW id., Larousse 1928, GLLF et Robert 1985). Accotoir « ce qui sert à s’appuyer (une partie du corps); bras, dossier (de chaise) » est attesté en français depuis Richelet 1680 (v. FEW id.; dès 1490 sous la forme féminine acoutouere, v. TLF), mais est vieilli de nos jours (v. TLF et HanseDiff2); avant PRobert 1967, les lexicographes ne mentionnaient pas explicitement que le mot pouvait s’appliquer aussi au dossier d’une chaise, d’où les relevés de certains glossairistes québécois.