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ACCORDAILLES [akɔʀdɑj]
n. f. plur.

  

VieilliPromesse solennelle de mariage échangée entre futurs époux, général. soulignée par une réunion de caractère familial; temps écoulé entre cette promesse et le jour du mariage.

 accord (sens I.4).

Accordailles [mot écrit dans la marge]. Le 4. Nous fusmes invités le P. Vimont & moy d’assister au contract de mariage de la fille de Mons. Giffar; nous y assistasmes, mais nous n’y signasmes point. M. le Gouverneur & plusieurs autres signerent. 1645, J. Lalemant, Le journal des jésuites, 1871, p. 12.

Elle avait une fille, nommée Geneviève, à qui M. le curé, pour reconnaître les bons services de la mère et de la fille, donna une terre sur les bords de la Batiscan, non loin de la Rivière-à-la-Lime. Après le temps des semailles, [/] Vient le jour des accordailles, avait dit, un matin, le père François à son fils, François-Marie. 1904 env., mère Marguerite-Marie, Points d’histoire : étude sur la famille Baril, p. 9.

L’enfant était venu sceller définitivement la chaîne familiale; et pour Euchariste encore, il était le terme ultime d’une époque de sa vie. Les accordailles, [...] le mariage, la naissance de l’enfant, tout cela était ramassé en quelques mois. 1938, Ringuet, Trente arpents, p. 72.

Il devrait sortir un peu, fréquenter plus souvent sa Marie-Reine. Quand l’épousera-t-il? La mère tient à ce que cela se fasse au plus tôt. Et lui, il retarde toujours les accordailles. Cette obstination inquiète la mère. 1945, Cl. Aubry, Miroirs déformants, p. 140.

Oui, vous pourrez inviter vos futurs beaux-parents à votre soirée de fiançailles. Ce soir-là, discrètement votre ami vous passera au doigt l’anneau des accordailles et il ne vous restera plus qu’à le faire admirer par les personnes présentes. 1950, O. Oligny, Entre nous, 28 février, p. 5 (radio). 

Fig.

Tout le monde s’est laissé toucher en voyant les soins assidus que l’on donnait à la bonne vieille ville [de Québec]. Il y eut un temps où conservateurs et libéraux, fraternisant comme les enfants d’une même famille, se donnèrent le baiser de paix sous les arches du pont qui devait ramener l’âge d’or. Dans ces touchantes accordailles, des partisans zélés du ministère se laissèrent aller au courant et firent plus de tapage encore que les véritables adversaires. Il fallait le pont ou la guerre était déclarée au ministère. 1885, Le Quotidien, Lévis, 4 juillet, p. [2].

 (Variante suff.). VieilliAccordages n. m. pl. (PPQ 1883).

Histoire

De accorder (sens I.1). Depuis 1645. Hérité de France où il est attesté depuis Estienne 1538 (v. FEW *accordare 24, 86a). Paraît cependant n’avoir jamais appartenu à l’usage dit standard; dès le début du XVIIe s., il est signalé comme moins usité que fiançailles (v. Nicot 1606, s.v. accorder); aux XVIIIe et XIXe s., les dictionnaires le donnent tantôt comme vieux ou populaire, tantôt comme terme de Palais, tantôt encore comme moins usité que accords (v. Enc, Académie 1762‑1878, Trévoux 1771, Besch 1847‑1892 et DG). Toutefois, au XIXe s. on le rencontre de temps à autre dans des feuilletons d’origine française publiés dans divers journaux québécois. Plus récemment, le mot est signalé en France comme vieux au sens d’« accords, conventions préliminaires d’un mariage » (v. Larousse 1987) ou vieux ou familier au sens de « réunion pour signer un contrat de mariage » (Robert 2001, Robert culturel). Considéré un temps comme vieux ou régional (v. ibid.), le sens de « fiançailles », est désormais donné comme vieux (v. PRobert 2021, PLar 2021). Bien attesté dans l’ensemble des parlers d’oïl (v. FEW id.) ainsi que dans ceux de la Suisse romande (v. GPSR).

Dernière révision : octobre 2022
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Trésor de la langue française au Québec. (2022). Accordailles. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 28 mars 2024.
https://www.dhfq.org/article/accordailles