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ACCAPARER [akapaʀe]
v.

  

v. pron. (Emploi critiqué). S’accaparer qqch., de qqch., s’en emparer, se l’approprier, se l’attribuer indûment.

 Par ext. S’accaparer qqch., qqn ou de qqch., de qqn, le monopoliser.

S’accaparer de qqn toute une soirée.

Rem.Dans le même sens, on dit aussi accaparer qqch. ou qqn, comme en France.

Ils [des défricheurs d’origine américaine] alleguent que comme ils n’ont point de taxe à payer, cette vie est plus aisée & plus commode que chez eux où ils auroient à payer quelque chose, d’autres, poussés par une avidité insatiable, cherchent à s’accaparer de tous [sic, tout], or quel sera notre sort, lorsque les bois qui nous separent, seront abattus par la hache des travailleurs. 1807, Le Canadien, Québec, 28 novembre, p. 2.

Car Dieu sait combien, dans nos grands centres, le rapprochement excessif des maisons qui tendent de plus en plus à s’accaparer mutuellement l’air et le soleil, - ce qui permet parfois presqu’à tout un quartier de faire la causette sans quitter sa fenêtre ou sa galerie, - Dieu sait combien ce rapprochement engendre de petites et de grosses médisances […]. 1865, P. Stevens, « Les deux Voisins », L’Écho du Cabinet de lecture paroissial de Montréal, no 9, 1er mai, p. 138‑139.

Un journaliste de Montréal s’accaparait même, l’autre jour, de tout notre article sur la conférence de M. N. 1890, A. Lusignan, Fautes à corriger, p. 161.

La prise de force sur un tracteur peut s’accaparer une grande partie de la puissance développée par le moteur [...]. 1968, D. Fortin, Évolution du langage agricole franco-canadien, p. 41.

[...] celles-ci [les provinces canadiennes], dans l’ensemble, s’opposant fermement à ce qu’Ottawa s’accapare plus de pouvoirs qu’il n’en a déjà à ce chapitre [...]. 1980, Le Journal de Québec, 12 septembre, p. 8.

Les choses se gâtèrent quand les colons entreprirent de s’accaparer et des terres indiennes et des fourrures, par voie de protectorat, dans un contexte de concurrence féroce entre les divers établissements coloniaux. 1982, R. Savard et J.‑R. Proulx, Canada : derrière l’épopée, les autochtones, p. 34.

[...] Hearns [un boxeur] tentera de s’accaparer du titre des mi-lourds. 1985, La Presse, Montréal, 14 avril, p. 46.

Dès que la jeune femme devient enceinte, son conjoint commence à se montrer possessif. « Il s’accapare d’elle tant physiquement que psychologiquement », d’expliquer Me Huot, et il lui interdit tout contact avec sa famille. 1996, R. Hénault, Le Soleil, Québec, 29 octobre, p. A2.

Histoire

Depuis 1807. Hérité de France; relevé dans la langue dite populaire ainsi que dans les parlers picard et savoyard (v. FEW arra 25, 297b, DupréEnc et HanseDiff1); courant également en Belgique (v. PirBelg 297, DoppRég 50 et Robert 1985).

Dernière révision : janvier 2021
Trésor de la langue française au Québec. (2021). Accaparer. Dictionnaire historique du français québécois (2e éd. rev. et augm.; R. Vézina et C. Poirier, dir.). Université Laval. Consulté le 1 novembre 2024.
https://www.dhfq.org/article/accaparer