ACCALMIR [akalmiʀ]
v.
v. tr. VieilliRendre plus calme, apaiser (le vent, le temps, la mer).
v. intr. ou pron. Vieilli(En parlant du vent, du temps, de la mer). Devenir plus calme, s’apaiser.
Là-dessus, les habitants se recrièrent que le vent de nord‑est détruirait sûrement le portail si on le plaçait dans cette direction. Que faire contre le vent de nord-est? Les opérations furent donc suspendues de nouveau jusqu’à ce qu’il fut trouvé un moyen de l’apaiser. Le 20 mars 1835, le vent paraissant s’accalmir un peu, l’évêque arrêta de nouveau l’endroit où l’église devrait être placée. 1904, J.‑E. Roy, Histoire de la seigneurie de Lauzon, vol. 5, p. 39.
Le temps commence à s’accalmir. 1909, N.-E. Dionne, Le parler populaire des Canadiens français, p. 5.
On va attendre, pour partir, que le vent ait accalmi un peu. 1930, La Société du parler français au Canada, Glossaire du parler français au Canada, p. 8.
Prie Sainte Anne d’accalmir le fleuve p’is l’tenir ben clair jusqu’à dimanche. 1969, G. Dufresne, Cap-aux-Sorciers, p. 168.
v. tr. Fig., vieilliRendre (qqn) plus calme, moins agité, diminuer la force de (un sentiment, une sensation).
v. intr. ou pron. Fig., vieilli(En parlant de qqn, d’un sentiment, d’une sensation). Devenir plus calme, s’apaiser.
Anvale une bénane, ta faim va s’accalmir. 1931 env., G. Landreau, Les Éléments de phonétique française, p. 25.
(Acadie). Je n’aurai plus mon papa, ma maman, pour accalmir mes chagrins et mes peines. 1958, Saint-Henri-de-Barachois (Nouveau-Brunswick), AFEUL, S. Voyer 322 (chanson folkl.) (âge de l'informatrice : n. d.).
En tout cas, si tu veux arriver à de quoi, ’faut pas, selon moi, que tu t’ingénies à « envenimer » [...] les rapports entre monsieur de Vézin, Lardier puis François, ’faut pas. Au contraire, i’ faut que tu les « accalmisses » tous les trois, que tu les refroidisses tous les trois! 1975 env., G. Dufresne, Les Forges de Saint-Maurice, épisode 34, p. 18 (télév.).
Ça m’était pas arrivé depuis longtemps. [...] Y a ben neuf, dix ans de ça. Faut croire que la jeunesse s’accalmit dans mes reins. 1976, J.‑Y. Soucy, Un dieu chasseur, p. 14.
Sa femme morte, Valère, qui n’avait jamais été le meilleur pêcheur de toute façon, prit encore moins de poissons que jamais. Il accalmissait trois, quatre jours à la fois, puis soudain disait partir pour une virée, s’attardait en mer, et revenait avec tout juste de la subsistance. 1981, Y. Thériault, Valère et le grand canot, p. 33.
Histoire
De calmir.
1Depuis 1904. Héritage des parlers de France; relevé en normand (v. LeMJers, s.v. accalmi, et MaizNorm), ce qui permet de dissiper les doutes que certains lexicographes français ont pu émettre quant à l’existence réelle de cet emploi (v. TLF; l’affirmation de certains autres selon laquelle cet emploi a eu cours en ancien français reste néanmoins incertaine, ibid.). 2Depuis 1905 (d’après FSPFC). Hérité de France; relevé en français du XIXe s. ainsi qu’en normand (TLF, MaizNorm; figure en outre dans Robert 1985, mais est donné comme rare et illustré par un exemple d’un auteur québécois).